Dans son stand up intitulé «Don’t cry», Charlotte Ntamack aborde avec humour des faits sociaux qui minent le quotidien de la gent féminine.
La réplique finale de Charlotte vendredi 31 janvier 2014, au terme de la 1ère représentation de «Don’t cry», son dernier solo, qui a eu lieu à l’IFC de Yaoundé est très évocatrice. «Nous voulons nous sentir libres de porter nos mini-jupes, sans qu’un comité de ministres nous en empêche», va-t-elle annoncer, le poing levé. Une réplique qui plonge tout de suite le spectateur averti dans des souvenirs proches. La déclaration des ministres camerounais contre le port des vêtements extravagants en novembre 2013.
On peut donc dire que Charlotte Ntamack se veut une humoriste féministe engagée pour une cause qu’elle croit fermement juste. Son entrée va d’ailleurs se faire impressionnante. Moulée dans un pantalon jeans bleu, débardeur vert, jacket marron et des baskets noires aux pieds, Charlotte, qui arbore la tenue de la révolution, celle des femmes qui ne veulent plus qu’on leur marche sur les pieds, va faire un tour de scène en courant. Et tout au long de la soirée, elle n’a pas lésiné sur une variété de thèmes, aussi intéressants les uns que les autres, pour planter avec subtilité le décor. Reprenant à l’occasion, des textes joués dans le Valery Ndongo Comedy Club où elle a fait son entrée dans l’humour. «Chacha», «Femme trompée», en étant quelques-uns.
Pendant plus d’une heure ce soir-là, la jeune femme va transporter dans un wagon comique les spectateurs, venus nombreux à l’occasion, à travers les banalités de la vie quotidienne de couple. Ouvrant très souvent des gros plans sur les différents dangers auxquels les femmes sont confrontées dans leur relation sentimentale. Entre les «Maters», «Yoryettes», les «Joueuses», les «collègues» et les «ex» de leurs partenaires, les femmes doivent également se battre contre les mères des enfants de ceux-ci pour pouvoir garder leur. Les gigolos ne sont pas en reste. En effet, Charlotte trouve un espace pour parler de ceux-là qui sortent avec des femmes plus âgées pour être entretenus, ceci au détriment de leurs copines.
Grâce à une parfaite harmonisation, Charlotte Ntamack, l’ancienne protégée de Valery Ndongo a su introduire chaque thème dans un humour caustique. Avec une facilité fascinante, elle va réussir à donner une place à la politique à travers l’opération Epervier, revenant alors sur les incohérences de ce processus actuellement en cours dans notre pays. Le standing ovation qui lui a été offerte à la fin de sa représentation est venu décrire à profusion l’appréciation positive et encourageante faite par le public.
Née le 10 novembre 1979, l’humoriste-comédienne Charlotte Ntamack est la lauréate 2013 du programme Visa pour la création de l’Institut français de Paris. C’est d’ailleurs à l’occasion d’une résidence d’écriture à la maison des Auteurs de la Francophonies de Limoges et au Théâtre du Tarmac à Paris qu’elle a monté ce «Don’t cry», mis en scène par Edouard Elvis Bvouma.
Source: mosaiquesafrica.com