Ministre délégué à la présidence chargé de la défense, Edgard Alain Mebe Ngo’o a séjourné à Maroua, capitale de la région de l’Extrême-nord ce jour, pour apporter du réconfort aux populations et victimes du terrorisme.
La ville de Maroua ne fait pas bonne mine ce jeudi 23 juillet. La vie y est timide et c’est une région qui a le pied lourd et le cœur triste qui a connu la visite de Edgard Alain Mebe Ngo’o et sa suite. Au lendemain des attentats sanglants perpétrés dans le chef lieu de la région de l’Extrême-nord, le Ministre délégué à la présidence chargé de la défense s’est rendu au chevet des victimes. Accompagné des responsables des forces de défenses à savoir le général René Claude Meka patron de l’État-major des armées, le général de division Baba Soulé chef d’État-major de l’armée de terre et Général de Brigade Dagafounangsou Simon Pierre de la gendarmerie nationale, il est descendu sur les sites des attentats apprécier les dégâts. Tour à tour, la délégation du Mindef est allée à Bamaré, ensuite au Grand Marché près de la permanence du parti Rdpc et au Marché abattoir où semblerait-il un immeuble aurait failli subir un attentat.
La suite du programme du ministre de la défense l’a conduit à l’hôpital régional de Maroua pour apporter le réconfort du président de la république aux victimes. Là, Edgard Alain Mebe Ngo’o s’est préoccupé de l’état de la totalité des blessés du drame dont beaucoup souffrent de traumatisme voire d’imputation des membres. Il n’est pas venu les bras ballants, deux glacières de sang fournis par l’hôpital militaire de Yaoundé ont été mises à la disposition des nécessiteux. Se réjouissant de la forte mobilisation des médecins, il a déposé une enveloppe de 1 millions de francs du Chef de l’Etat destinée à encourager les efforts du personnel soignant. Le ministre aurait également laissé une enveloppe aux blessés internés dans ce centre de santé de référence.
Renforcer les mesures
Passé ce bain dans la douleur des responsables de nos forces de défenses, le ministre et les généraux ont présidé une réunion de crise au 5e secteur militaire de Maroua en présence du gouverneur et les préfets des six départements. Aux autorités de la région, le commandant des forces de défenses a prescrit le renforcement des mesures de sécurité et un respect scrupuleux des mesures entreprises. Selon lui, ces événements doivent interpeller chacun sur sa responsabilité.
Éduquer les enfants
Le ministre s’est voulu clair sur l’état d’esprit qui devrait dorénavant régner à l’Extrême-nord. « La menace a changé de physionomie et nous devons nous y adapter sinon nous allons subir les attentats et enterrer les morts. Il ne faudrait pas qu’il y ait relâchement car l’ennemi ne dort pas » a déclaré Edgard Alain Mebe Ngo’o. Quant aux parents, le Mindef demande de veiller à l’éducation des enfants afin qu’ils ne soient plus aussi facilement enrôlés par les adeptes de la secte islamique qui menace la paix au Cameroun.
Indignation
Le Mindef serait-il le seul membre du gouvernement qui se soucie des Camerounais. Alors que la douleur est encore chaude à Maroua au lendemain des attaques de Boko haram, la république organise une « Grande fête » dans le bastion du président de la république. En effet, le Premier Ministre Philémon Yang et plusieurs ministres et assimilés sont mobilisés à Sangmélima pour célébrer l’ouverture de « l’Hôpital de Référence » récemment construit. L’événement qui aurait pu être reporté provoque la consternation chez bon nombre de citoyens. Sous d’autres cieux, un incident comme celui de ce mercredi aurait valu une journée de deuil national et un tel évènement programmé devait être reporté. La CRTV, télévision d’Etat, se montre avec les pontes du système en marge de l’émotion que traverse une partie du pays. Est-ce à dire que le malheur des populations de Maroua est l’affaire des seules populations de la région? Mieux, le Président Paul Biya qui n’a point mis pied à Maroua encore moins à Fotokol depuis les multiples exactions de Boko haram pourrait aller témoigner de la « compassion » aux populations de l’Extrême-Nord.