Face à la pénurie et à la flambée des prix des livres neufs, les parents d’élèves se rabattent sur les livres scolaires d’occasion. De bonnes affaires en perspective pour une certaine catégorie de libraire.
À quelques jours de la rentrée scolaire 2018-2019, les marchés de livres d’occasion à Ngaoundéré sont pris d’assaut par les parents. Les bouquinistes de la rue répondent toujours présents pour secourir les parents d’élèves à revenus intermédiaires.
« La vente des livres en cette veille de rentrée scolaire est un peu à la traîne, il n’y a pas assez d’affluence. En même temps les livres au programme se font rares »,
confie Wafo Samuel, potoman au petit marché de Ngaoundéré. Ce débrouillard du livre pratique l’activité depuis maintenant 6 ans.
« Les prix varient entre 1 500 F CFA et 3 000 F CFA. A la fin de la journée, on peut faire en moyenne 25 000 F CFA de recettes »,
ajoute-t-il.
Les livres d’occasions rapportent gros
Certains parents disent ne jamais avoir à faire à des librairies qui vendent des ouvrages neufs.
« Je préfère m’approvisionner ici aux poteaux, j’ai toujours acheté mes livres ici et j’ai toujours trouvé mon compte avec des livres aux prix accessibles »,
raconte Hapsatou, parent d’élève. Dans les librairies de la ville, la pénurie des livres au programme se fait ressentir.
« Dès qu’un parent se présente avec une liste de 5 livres, c’est à peine qu’on lui sert deux »,
note un libraire de la place. Ici le défaut des documents est reproché au Ministère qui ne respecte pas les mécanismes d’approvisionnement.
« Les livres les plus sollicités sont les ouvrages de Français, des mathématiques, des sciences physiques et de SVT »,
révèle Wafo Samuel. Bon nombre de bouquinistes s’approvisionnent par le biais des parents ou auprès des élèves qui leurs revendent des ouvrages jugés dépassés.
« Au poteau, nous achetons beaucoup plus aux parents et les élèves qui viennent en même temps faire le troc, c’est-à-dire le change »,
relève notre interlocuteur. Au fil des années, les bouquinistes se sont imposés comme un maillon essentiel d’approvisionnement des manuels scolaires. Une manière pour ces citoyens de participer au fonctionnement de la chaîne de l’éducation. De quoi assurer aux moins nantis une rentrée dans des meilleures conditions au profit de la jeunesse camerounaise.