Haouaou Fadimatou, 37 ans, achète un tissu de pagne à 3 000 FCFA auprès de dame Fadimatou, 56 ans. Après avoir entériné la transaction, la propriétaire du pagne se rend compte de la valeur exacte du prix qui oscille les 8 000 FCFA et réclame 5 000 FCFA supplémentaires auprès de son acquéreur.
Cette dernière n’a pas voulu lui payer la somme reclamée. Elle est allée la retrouver chez elle. Mal lui en a pris. Une fois sur place, elle s’est heurtée à la violence de Fadimatou en voulant la renvoyer de force, elle lui verse de l’eau chaude à la figure et au niveau de la poitrine. Fadimatou subit des blessures légères, l’affaire est portée devant le tribunal de première instance de Ngaoundéré.
La plaignante, Haouaoua pour sa défense évoque le cas de la légitime défense qui est une cause qui supprime la responsabilité pénale. Cette dernière a déclaré que son fils a également été victime des brûlures légères due à l’imprudence de Fadimatou.
« Elle est passée chez moi à 4 reprises en mon absence et 5 fois alors que j’étais là et la 6ème fois elle m’a trouvé dans la cuisine, elle bondit sur moi et me saisit par derrière. En ce moment j’avais entre les mains de l’eau chaude, elle m’a poussé et l’eau s’est versée sur l’enfant qui se trouve jusqu’à l’heure actuelle à l’hôpital »,
a-t-elle déclaré sous serment.
L’affaire qui est passée au crible par le tribunal brosse le parfait cercle vicieux qu’est « le business des quartiers ». S’il est admis de reprocher à la victime son caractère « belliqueux et terroriste » tel que prononcé par le conseiller de la défense Maître Kassia, il n’en demeure pas moins vrai que la plaignante s’est rendue coupable en versant de l’eau chaude sur le corps de cette femme. L’argument tenu par la défense, « nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude » est en elle-même une arme à double tranchante et peut faire condamner l’une comme l’autre. On ne peut imaginer pire scenario.