Le contingent de la région château d’eau au grand dialogue national prévu du 30 septembre au 4 octobre au palais de congrès de Yaoundé, peaufine son agenda. C’est dans une salle des conférences du Bois de Mardock archicomble, que l’ensemble des parties prenantes s’est données rendez-vous en vue de la sélection des représentants, doublé de la formulation des propositions de la région de l’Adamaoua au grand dialogue national.
Miné dans un contexte d’insécurité criard traduit par le grand banditisme, les enlèvements avec demande de rançons, le vol de bétail…, l’Adamaoua vit dans la torpeur au quotidien. Au-delà de ce sombre tableau, les villes sont envahies par les populations déplacées des villages touchés, auxquels s’ajoutent les déplacés internes issus des régions en crise (Extrême-Nord, Nord, Nord-Ouest, , Est, Sud-Ouest).
L’Adamaoua a adhéré aux propositions au combien pertinentes, faites par le président de la République. Relativement donc à la recherche des solutions pour résoudre non seulement les problèmes qui se posent dans les deux régions sœurs du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, mais également sur toute l’étendue du territoire, toutes les populations camerounaises sont donc concernées par les contributions à ce dialogue. Dans la région de l’Adamaoua, un état d’esprit serein a caractérisé les assises. La région de l’Adamaoua va donc avec des arguments pertinents, justes et valables, pour dire à la nation entière que nous voulons la paix,
confie le gouverneur Kildadi Boukar aux micros des médias. Du haut de sa tribune, le représentant des chefs traditionnels et Lamido de Banyo a égrené un chapelet de revendications. Sur le terrain, la région de l’Adamaoua affiche mauvaise mine, une voirie urbaine en piteux état à l’instar de celle de la métropole régionale devenue le tombeau des automobilistes. Excepté l’axe Ngaoundéré – Meiganga, les autres chefs lieux de département sont difficilement accessibles fautes de routes. Ngaoundéré-Tibati de moins de 300Km, nécessite 9h d’efforts pour être parcouru en bus. Un véritable « cauchemar de circulation », à l’instar de celui vécu par les usagers sur l’axe Ngaoundéré-Tignère ou encore Tibati-Banyo, difficilement pratiquables surtout en cette péroide de pluie. Pire encore, la Nationale N°1 Ngaoundéré-Garoua n’est que l’ombre d’ne route bitumée qui abîme les corps et les carrosses en 10h de voyage extrême par bus. Lorsqu’on sait que là où la route passe, le développement suit, une corrélation pourrait s’établir entre la précarité de certaines localités et les infrastructures.
L’ensemble des chefs traditionnels formulent les préoccupations suivantes : la réforme de la chefferie traditionnelle dans l’esprit d’une rapide décentralisation intégrale et la mise en place des régions viables et solidaires sans tutelles trop asphyxiées, une plus grande généralisation du bilinguisme dans l’espace public et dans les établissements scolaires, la tempérance des pouvoirs tributaires des préfets sur les communes afin que les maires puissent rendre compte pleinement de la gestion. Les routes de l’Adamaoua sont vétustes, dangereuses et très mal construites. Le désenclavement et l’interconnexion de nos départements constituent la priorité de nos priorités car l’intégration nationale et le vivre ensemble en dépendent,
a déclaré sa majesté Mohaman Gabdo. Pour couronner le tout, les assises de Ngaoundéré coïncident fort heureusement avec la commémoration de la journée internationale de la paix. La présidente de l’association des femmes et filles de l’Adamaoua a tenu à rappeler le préambule de l’acte constitutif de l’Unesco qui proclame : « les guerres prenants naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevés les défenses de la paix. ». Au-delà des Joux oratoires et de l’aspect protocolaire, la région de l’Adamaoua compte bien faire entendre sa voix, de même apporter sa pierre à l’édifice du devenir de la nation et par ricochet être au-devant de la scène en espérant écrire une nouvelle page de l’histoire du Cameroun. Le vivre ensemble est une construction permanente dans la région de l’Adamaoua. La xénophobie à l’égard de certaines tribus et communautés religieuses minent les relations humaines. Le tribalisme affiché dans plusieurs sphères entravent l’idéologie d’unité nationale. A cela s’ajoutent les mentalités rétrogrades faisant l’apologie de l’individualisme au détriment de l’esprit communautaire devant soutenir le développement intégral. L’élite locale engluée dans l’égoïsme et la préservation des intérêts personnels, s’est détournées de son rôle de moteur de développement. Une absence de leadership traduite par de faibles investissements et projets fédérateurs.
Téléchargez et lisez le journal de la semaine pour plus d’articles, Téléchargez.