Jadis, activité identitaire pour les éleveurs respectant les traditions, l’élevage connaît désormais l’intervention d’une nouvelle génération d’opérateurs en quête de revenus, à savoir les fonctionnaires, les jeunes diplômés chômeurs et les hommes d’affaires. Il représente pour les populations qui n’ont accès ni à des services financiers fiables, ni à la capitalisation foncière, une véritable aubaine.
Les dispositifs de productions et les contraintes sanitaires qui déterminent le cheptel fluctuent selon les régions. Malgré son importance, le cheptel demeure insuffisant pour satisfaire à la demande de la population camerounaise en protéines animales d’autant plus qu’il est de plus en plus sollicité par les pays voisins. Les dispositifs d’élevage au Cameroun fluctuent d’une région à une autre selon les délimitations géographiques et climatiques.
Ils sont d’autre part influencés par les évolutions de la demande des populations en produits animaux, par la culture des populations et par le niveau d’instruction ou de formation des éleveurs. La répartition des zones d’élevage au Cameroun est influencée par la variabilité des facteurs tels que le climat, le relief, la végétation, le milieu humain et les contraintes sanitaires. Selon les chiffres du Ministère de l’élevage, des Pêches et des Industries Animales (MINEPIA), quatre-vingt-trois pour cent (83%) du cheptel bovin camerounais se trouvent dans les trois régions que sont le Nord, l’Extrême-Nord et l’Adamaoua. Les 17% restant sont répartis dans l’Ouest, le Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Est.
Les petits ruminants sont élevés sur toute l’étendue du territoire nationale avec une importance variable selon les régions. Le Nord et l’Extrême-Nord totalisent à elles seules près des 3/4 du cheptel national. Les différentes races de moutons élevées au Cameroun sont représentées par le mouton du Sahel rencontré au Nord ainsi qu’à l’Extrême-Nord, le mouton Oudah qu’on retrouve à l’Extrême-Nord, le mouton Djallonké dans le Nord, l’Extrême-Nord et l’Adamaoua, puis le mouton Belly au Centre, au Sud ainsi qu’à l’Est.
Quant aux races de chèvres, elles regroupent la chèvre du Sahel au Nord ainsi qu’à l’Extrême-Nord, la chèvre rousse au Nord ainsi qu’à l’Extrême-Nord, la chèvre Djallonké au Nord, à l’Extrême-Nord ainsi qu’à l’Adamaoua, puis la chèvre naine dans les zones méridionales. Les dispositifs d’élevage des ruminants sont peu spécialisés.
Ils restent dominés par le mode extensif de conduite des troupeaux. En fonction de la densité animale dans chaque zone écologique et des disponibilités en fourrage, on distingue de façon schématique trois grands dispositifs de production bovine au Cameroun : l’agropastoralisme, le pastoralisme et le ranching. Aujourd’hui, les maladies animales demeurent un des facteurs limitant du développement de l’élevage au Cameroun car, elles entraînent de lourdes pertes directes et indirectes dans les cheptels nationaux.
Ces maladies anéantissent quelquefois les efforts des éleveurs pour la multiplication du troupeau. Les pathologies dominantes au sein des effectifs peuvent être regroupées en deux catégories selon le type d’agent pathogène responsable : les maladies parasitaires et les maladies infectieuses.