Victime d’une chasse aux sorcières ou simple procédure légale de la justice, l’affaire « Babadjo » ébranle les populations de Ngaoundéré. L’icône de la musique sahélienne a été interpellé le 18 janvier 2020 par les éléments de la Police Judiciaire de l’Adamaoua pour détention et port illégal d’arme à feu.
De son vrai nom Haboubakar Siddik Ahmadou serait passé aux aveux devant la police judiciaire. Lors de son exploitation, les enquêteurs découvrent qu’il n’a jamais introduit dans le circuit normal, une demande d’autorisation d’achat ou de port d’arme dont il est détenteur.
Le 20 janvier, son ami et partenaire de longue date est convoqué par les enquêteurs. L’artiste Ahmadou Rasta puisqu’il s’agit de lui est entendu sur le même dossier.
Aujourd’hui, si tu n’es pas avec le parti au pouvoir on te met en prison. J’ai été convoqué et je dois être entendu par la police. Ils m’ont répondu qu’ils agissent sur les ordres d’Ali Bachir et il a a déjà envoyé Aboubakar Babadji en prison et on vient aussi de m’interpeller je ne sais pas ce que j’ai fait,
va-t-il déclaré. Les deux artistes musiciens sont à l’origine de la chanson de l’heure qui fait les louanges de Abba Alim, tête de liste de l’UNDP à l’élection Législative du 9 Février 2020 dans la Vina. Déjà dans le collimateur des cadres du RDPC, les deux artistes portent leurs accusations contre ces derniers.
A l’aube du double scrutin du 9 février, l’arrestation de cet artiste crée des soubresauts et relance de plus belles les antagonismes entre l’UNDP et le RDPC à Ngaoundéré.
Au regard de sa subite interpellation et de l’accélération de la procédure, il y a fort à parier que nous sommes en présence d’un règlement de compte. Il ne faut pas oublier que Babadjo vient de changer de camps politiques. Il a fait des louanges de l’UNDP et ses chansons sont aux antipodes de ses anciens bienfaiteurs du RDPC. Beaucoup au sein du parti ont mal digéré ce revirement,
analyse un politiste.
Interpellé et gardé à vue avant d’être présenté à la presse comme un vulgaire criminel, le prince du Sahel comme on l’appelle affectueusement, risque jusqu’à 5 ans de prison. Au sens de la loi de 2016 portant régime général des armes et munitions au Cameroun, l’article 51, alinéa 3 de ladite loi dispose qu’« est puni d’un emprisonnement de 2 à 5 ans et d’une amende de 500 mille à 5 millions, celui qui sans autorisation acquiert détient porte, cède, vend ou fait le courtage des armes de munition ou élément d’arme de la 4ème catégorie ». Pour ses partisans, Babadjo est un « prisonnier politique », et à Ngaoundéré, il est comparé à Valsero.
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