Habituée à célébrer avec faste et solennité la journée mondiale de l’environnement tous les 5 juin, la délégation régionale de l’Environnement de la Protection de la Nature et du Développement Durable pour l’Adamaoua a dû se déployer dans les médias et réseaux sociaux pour faire passer son message, contexte du Covid-19 oblige.
Jeux de questions/réponses et débats radiophoniques sur la thématique de la préservation de la biodiversité ont meublés le rendez-vous de cette année 2020.
Cette année, le thème de la journée mondiale de l’Environnement : « la biodiversité, une source de préoccupation à la fois urgente et existentielle », épouse le contexte actuel lié à la pandémie du coronavirus dont la cause serait liée au contact de l’homme avec l’espèce animale.
Ce thème doublé de la crise sanitaire actuelle met en évidence les dangers que représentent les ambitions démesurées et sans limite de l’Homme dans sa quête de soumettre l’univers à sa volonté qui n’est pas sans danger sur l’espèce vivante.
Dans la vaste savane de l’Adamaoua, la menace sur la biodiversité n’est pas un vain mot.
Si la région de l’Adamaoua n’est pas épargnée par le phénomène de la destruction de la biodiversité, les initiatives locales en matière de sa préservation sont très rares.
Ainsi, la surexploitation de la terre et la déforestation sur fond d’activités agropastorales, de construction d’infrastructure, d’industrie et l’urbanisation galopante sont perceptibles.
Quid de la forêt de l’Adamaoua
Les forêts qui ceinturaient la ville de Ngaoundéré ont tous aujourd’hui disparu. Un projet de construction d’une nouvelle gare routière à la sortie Sud de la ville, initié par l’ex délégué du gouvernement a définitivement accéléré la destruction de la réserve forestière de Beka Hosséré.
Alors que la plus grande réserve forestière de la ville située au quartier Onaref n’est plus qu’un lointain souvenir. Tous ces espaces sont dévastés aux vus et sus des autorités qui parfois sont à l’origine de sa disparition.
Les chantiers des logements sociaux et du centre hospitalier régional se font au mépris le plus total de l’environnement et des conditions de vies des espèces.
L’exploitation de la mine de bauxite à Minim Martap, la construction du Barrage de Bini Warak sont autant des dangers sur la préservation de la biodiversité dans l’Adamaoua.
Les décharges à ciel ouvert qui jalonnent les rues et les quartiers, la décharge des ordures dans les rigoles et cours d’eaux sont les lots quotidiens des habitants et représentent une menace réelle à la préservation de l’environnement.
Et pourtant, un modèle de développement plus propre et plus vertueux est du domaine du possible.
Développement et préservation de la biodiversité n’est pas incompatible comme l’a réitéré le Délégué Régional de l’Environnement de la Protection de la Nature et du Développement Durable pour l’Adamaoua qui revient ici sur la particularité de la célébration de cette année.