Le Lamidat de Ngaoundéré est l’un des plus grands du Nord Cameroun. L’extérieur a été rénové et la clôture faite de matériaux traditionnels a cédé, hélas, la place au béton.
Par contre, les cases traditionnelles ont été préservées à l’intérieur et se caractérisent par une architecture spécifique de la culture Mboum.
Juste après l’entrée, une première case ronde vous accueille. Elle est d’époque et ses piliers sont décorés de peintures colorées.
Ensuite vous pourrez voir plusieurs autres cases dont celle de la Reine mère, celles des épouses et celle du tribunal coutumier. Vous pourrez également visiter un musée sur place.

Le Lamidat fut fondé entre 1836 et 1839 par le Chef Vollarbé Ardo Ndjobdi (Ardo qui veut dire chef).
A l’origine, c’était un village Mboum qui portait le nom de Delbé. Des successeurs d’Ardo Ndjobdi vainquirent d’autres populations autochtones (Kaka, Baya, Dourou) pour étendre la Lamidat de Ngaoundéré qui est l’un des plus importants du plateau central.
A la tête d’un Lamidat se trouve un Lamido, élu à vie parmi les membres de la famille régnante. Il est de la ligne Foulbé.
Le lamido est à la fois un Chef politique et un Chef religieux. Comme Chef politique, il administre le Lamidat, il rend la justice. Comme Chef religieux, il est Iman, c’est-à-dire, celui qui conduit la prière à la mosquée.
En fait, il délègue ses pouvoirs à un Iman nommé par lui. La justice est basée sur le droit coranique mais aussi sur la coutume locale.
Depuis 1836, le Lamidat de Ngaoundéré a connu jusqu’à ce jour 18 Lamibé tous de la lignée de Ardo Djobdi (1836 – 1839), fils de Oumara, premier Chef de Ngaoundéré ayant régné deux ans.
Une succession de 17 autre lamibé s’enchaîne. Le deuxième Lamido est Lawan Haman (1839 – 1854), fils de Ndjobdi, régna quinze ans. Le troisième, Ardo Issa (1854 – 1878), fils de Ndjobdi, régna 24 ans.
Le quatrième, Ardo Haman, plus connu sous le nom de Mohaman Gabdo (1878 – 1887), fils de Lawan Haman, régna neuf ans. Le cinquième Lamido Mohamadou Abbo (1887 – 1901), fils de Issa, régna quatorze ans.
Le sixième Lamido Mohamadou May (1901 – 1902), fils de Lawan Haman, régna un an et demi. Le septième Lamido Dalil (1902 – 1904), fils de May, régna un an et demi, destitué et expatrié. Le huitième Lamido Issa Maïgari (1904 – 1922), fils de Abbo, régna dix-huit ans.
Le neuvième Lamido Mohaman Iyagarou (1922 – 1924), fils de Maïgari, régna un an et deux mois. Le dixième Lamido Yaya Dandi (1924 – 1929), fils de Abbo, régna 5 ans.
Le onzième Lamido Mohamadou Abbo (1929 – 1939), fils de Yaya Dandi, régna dix ans et six mois, destitué et exilé à Tignère. Le douzième Lamido Aliou (1939 – 1948), fils de Abbo, régna neuf ans, destitué et exilé à Galim-Tignère.
Le treizième Lamido Mohamadou Abbo (1948 – 1957), fils de Yaya Dandi, reprit le pouvoir le 24 janvier 1948 et mourut le 3 janvier 1957. Le quatorzième Lamido Baba Djeilani (1957 – 1961), fils de Yaya Dandi, régna quatre ans destitué et placé en résidence à Tignère.
Le quinzième Lamido Iyagarou reprit le pouvoir le 17 novembre 1961, décéda le jour même suite à une crise cardiaque en entrant dans la chambre des magies du Lamidat, bravant ainsi le tracé de sang devant la porte.
Le seizième Lamido Tafida (1961 – 1973), fils de Mohamadou Abbo, régna onze ans et quatre mois, mourut le 21 avril 1973. Le dix-septième Lamido Issa Maïgari Yaya (1973 – 1997), fils de Mohamadou Abbo, investi le 1er mai 1973, mourut le 20 février 199pouvoir.
Et en fin le dix-huitième Lamido Mohamadou Hayatou (depuis 1997), fils de Issa Yaya Maïgari, investi en 1997 et toujours en règne.