Après la faillite de la Société Coopérative d’Epargne et de Crédit du Cameroun, l’un des premiers établissements de micro finance islamique à Ngaoundéré, pour cause de l’insolvabilité de ses clients, un nouvel acteur, fait aujourd’hui une percée fulgurante dans le paysage bancaire de l’Adamaoua.
Il s’agit de Savana Islamic Microfinance. En effet depuis quelques mois le visage du secteur bancaire locale s’est enrichit d’un nouvel établissement qui opère exclusivement en mode islamique.
Ce nouvel acteur contrôlé par les élites de la région à capital et management local a vocation à faire sauter un des nombreux freins à l’ouverture des comptes et à toucher un large public.
L’établissement a ceci de particulier qu’il ne commercialise que les produits bancaires compatibles avec les règles du coran « Nous opérons exclusivement dans le mode islamique qui est une finance de l’éthique musulmane incorporée dans la finance. Et il est basé sur le respect de la charia », décortique Gomse Jean, le chef d’agence.
Dans une région où l’argent circule dans un environnement informel et où le taux de bancarisation reste très bas comparé aux régions méridionales, l’unique banque sur le marché de la finance islamique devient la pièce maitresse pour le développement des produits bancaires.
La finance islamique c’est la finance qui a été créer dans la région de l’Adamaoua dans le sens d’amener les personnes qui ont des difficultés avec les banques classiques, de venir s’imprégner de la finance. C’est pour cette raison que les élites de l’Adamaoua, de l’Extrême-nord et du Nord se sont associé pour faire naitre SAVANA,
renchérit Gomse Jean, un manager de confession chrétienne qui a été propulser à la tête d’une micro finance islamique.
La finance islamique est basée sur le principe de partage des risques en termes de pertes et de profits. Fondamentalement, il sous-tend, l’interdiction des intérêts, de la spéculation, de l’incertitude et la prohibition de financer des activités illicites ne respectant pas la charia.
Depuis sa création en janvier 2018, la micro finance affiche des bons résultats. Son activité moyenne progresse à un rythme élevé. Fin novembre 2020, elle compte 906 clients.
Ce n’est un secret de polichinelle que si les régions septentrionales ne font pas bonne figure sur l’échiquier du développement, c’est en partie parce que les PMEs ne sont pas nombreuses. Et même quand elles existent, elles ne sont pas assez financées pour croitre.
Les très petites et les petites et moyennes entreprises sont pour la plus part confrontés aux dures conditions, d’accès au crédit, d’où l’avènement de la finance islamique plus adapté aux réalités locales.
Il est de notoriété public que le rôle des banques est d’emprunter de l’argent sur le marché financier pour les prêter aux entrepreneurs. Hors les taux d’intérêt exorbitants et les garanties exigées s’érigent en obstacle pour les promoteurs et les entrepreneurs moyens.
La finance islamique quant à elle propose des produits bancaires plus souples et surtout adapté aux valeurs et traditions locales. Au-delà de sa souplesse dans les conditions d’octroi de crédit et son approche commerciale qui fait la part belle aux GICs et aux porteurs des projets, l’établissement totalement islamique de la région s’ouvre au développement du porte-monnaie électronique.