La victoire proclamée de Raphael Warnock et Jon Ossoff aux élections sénatoriales en Géorgie permet à Joe Biden et au parti démocrate de contrôler les des deux chambres pour faciliter l’application des programmes du président élu.
Après l’image symbolique en pleine campagne de Jon Ossoff et Raphael Warnock en compagnie de Joe Biden, qui était venu les soutenir lors d’un meeting à Atlanta le 4 janvier 2020, qui aurait cru que ces protagonistes changeraient le cours de l’histoire politique des États-Unis d’Amérique ?
Avec ce succès éclatant, le parti démocrate prend le contrôle des deux chambres du parlement américain. Le président élu, Joe Biden, détient dorénavant toutes les clés pour mettre en application les grandes lignes de son programme.
La victoire de Raphael Warnock ce mercredi 6 janvier est d’abord celle de la communauté noire des États-Unis. A 51 ans, il devient le tout premier candidat Afro-Américain à être élu Sénateur dans l’État très conservateur de Géorgie.
A la mémoire de toutes leurs souffrances, il a eu un mot pour sa mère, exploitée par les blancs dans les champs de coton comme tant d’autres nègres. Raphael Warnock, pasteur de l’église baptiste Ebenezer à Atlanta, marque ainsi tout un symbole dans la lutte raciale qui a atteint son paroxysme ces dernier mois en Amérique.
Il en sait quelque chose des difficultés des noires en tant que Onzième enfant d’une famille de douze frères et sœurs, ayant grandi dans un logement social de Savannah, en Géorgie, sur la côte.
L’homme de Dieu est un progressiste qui plaide pour l’acceptation des homosexuels dans la société et l’autorisation de l’avortement pour les femmes dans le besoin.
Des questions qui font encore débat dans plusieurs États du pays de l’oncle Sam. Il suit les traces spirituelles de son père qui fut pasteur aux côtés d’un certain Martin Luther King jusqu’à son assassinat en 1968.
En remportant haut la main le poste de sénateur en Géorgie, un ancien État ségrégationniste, l’homme d’église redonne espoir aux peuple opprimés de couleur.
De son côté, Jon Ossoff, qui soutient l’Obamacare, devient à 33 ans le plus jeune sénateur de l’histoire des États-Unis depuis 1973 après la victoire de Joe Biden en son temps.
Le député noir John Lewis, décédé en juillet dernier, qui avait soutenu sa candidature, peut sourire dans sa tombe après cet exploit du poulin. Le jeune élu de la chambre haute est considéré comme un modéré au sein de son parti.
Opposé au projet de l’assurance santé universelle porté par l’aile gauche démocrate, il soutient néanmoins l’Obamacare.
De succès en succès, Jon Ossoff réitère l’exploit de 2017 de “l’élection à la Chambre des représentants la plus chère de l’histoire des États-Unis” d’après le New York Times, puisqu’il avait récolté pour sa campagne 23 millions de dollars de dons, contre toutes attente.
Jon Ossoff était alors candidat dans le 6e district congressionnel de Géorgie. Dans ce district largement républicain le jeune politicien s’était démarqué par un score de 48,22%.
Malgré sa défaite il avait marqué les esprits dans le camp démocrate. Pour qui connaît sa détermination ne saurait être surpris de ce nouvel exploit politique.