La présentation des différentes filières porteuses par secteur d’activité tenant compte des spécificités de chaque commune s’est faite au cours des fora organisés par le Projet d’Appui à l’Autonomisation socio-économique des Femmes et des Jeunes des régions septentrionales du Cameroun (PAFEJ) porté par le consortium APROSPEN et CADEPI et dont la clôture a eu lieu à Mbé le 13 janvier 2021.
La question de l’emploi est un enjeu majeur dans le processus de décentralisation actuel.

Les communes qui ont besoin de ressources propres doivent pouvoir encourager l’entrepreneuriat pour un développement local inclusif à travers l’autonomisation sociale des femmes et des jeunes dans les régions septentrionales.
Je suis heureux d’avoir bénéficié de ces informations sur le potentiel emploi dans les métiers porteurs de notre commune. Après les arguments présentés par l’exposant de l’agriculture, je vais me lancer dans la culture de la tomate dont il a présenté le fort potentiel,
confie Fadimatou, participante, au sortir des échanges dans la commune de Belel.
Comme elle, plus de 750 jeunes et femmes ont répondus présents aux fora d’échanges et de présentation des opportunités d’affaires sur les filières porteuses dans les communes.

L’initiative qui a contribué à enrichir les connaissances des bénéficiaires sur les métiers porteurs est à mettre à l’actif du Projet d’Appui à l’Autonomisation socio-économique des Femmes et des Jeunes des régions septentrionales du Cameroun (PAFEJ).
Etant donné l’objectif global du PAFEJ qui est de contribuer à l’amélioration de la participation des jeunes et des femmes aux activités économiques, à la création d’emplois durables et au dialogue socio-politique inclusif, il s’est avéré crucial tout d’abord de présenter les différentes filières porteuses par secteur d’activité tenant compte des spécificités de chaque commune ainsi que les exigences internes du projet. C’est ce qui justifie l’organisation de ces rencontres entre les jeunes, les femmes, les sectoriels et autres parties prenantes autour des métiers porteurs dans les trois (03) communes cibles,
explique Hamidou Ahmadou, le Coordonnateur du projet.
Une volonté d’accompagnement partagée par les experts pour l’insertion socioprofessionnelle des jeunes et l’autonomisation rapide des femmes.
Nous avons un important taux de chômage et beaucoup de jeunes en sous-emploi. Donc, il est question de les orienter à travers les filières qui peuvent faciliter leur insertion sur le plan socioéconomique au niveau local. Nous profitons de ces échanges pour apporter notre contribution à l’information des bénéficiaires afin que le projet PAFEJ puisse réussir,
soutient Aminou Paul, Directeur du CMPJ de Mbé.
Au cours des échanges plus de 35 métiers ont été présentés aux femmes et jeunes dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage, de l’artisanat et de l’entrepreneuriat. De quoi susciter l’intérêt des bénéficiaires à s’engager dans les filières porteuses identifiées.

Pour le cas particulier de l’agriculture, au-delà des exposés, une analyse croisée des spéculations porteuses dans les communes a révélé en termes de rentabilité le trio suivant : tomate, oignon, igname dans la commune de Mbé; manioc, haricot, pomme de terre dans la commune de Belel; céréales (maïs, mil, sorgho), légumineuses (arachide, soja) et maraîchers dans la commune de Touboro.
A titre d’illustration, sur un quart d’hectare de culture, l’étude technique de la culture de tomate révèle que pour un investissement d’environ 613.000F l’on obtient plus de 1 millions de recettes avec une marge bénéficiaire de plus de 387.000 FCFA. L’igname pour la même superficie, pourrait nécessiter un investissement de 281.750F pour une production d’environ 600.000F avec un bénéfice brut de l’ordre de plus de 318.250 FCFA en moyenne.

Des chiffres qui ont charmé les participants qui ne mesuraient pas encore la portée économique de ces secteurs d’activité.
Une motivation boostée par les conseils aussi bien pertinents qu’interpellateurs des spécialistes des sectoriels mobilisés pour les échanges.
Le jeune doit être endurant parce que la richesse ne se fait pas en un seul jour. Il faudrait que chacun s’assure qu’il a la motivation nécessaire voire la passion pour se lancer dans un métier. Pour le cas de l’agriculture, la terre doit être disponible au préalable car c’est le premier capital. Enfin, les femmes et jeunes doivent se rapprocher des services techniques du MINJEC, MINADER, MINEPIA, MINPMEESA etc pour mieux se faire accompagner afin d’éviter l’échec de leur projets,
interpelle Mbiandoube Frédéric, CPA/Directeur de CEAC de Mbe.
Pour l’équipe du projet piloté par APROSPEN, chef de file du projet dans la région de l’Adamoua, les femmes et jeunes ont pu apprécier le potentiel des métiers dans les communes de Belel, Mbé et Touboro au cours desdits forums d’échanges.

L’expertise des sectoriels impliqués dans le processus a facilité le partage d’expériences autour des enjeux et opportunités qu’offrent les différents secteurs.
Le projet financé par l’Union européenne entend impulser une dynamique d’accompagnement des communes partenaires pour renforcer l’entrepreneuriat et les aptitudes professionnelles des jeunes et des femmes.
Ce qui nécessite au préalable une bonne structuration et une insertion socio-économique réussie au-delà de la volonté des bénéficiaires.