Après avoir été testé positif au VIH Sida à l’hôpital de District de Kribi, ville balnéaire où elle tenait un restaurant, Asta, 46 ans a décidé de regagner les siens à Ngaoundéré. Celle qui a gardé le silence sur son statut sérologique de peur d’être stigmatisé, se tourne vers un guérisseur traditionnel bien connu, à qui elle décide d’avouer sa séropositivité.
Ce dernier qui dit soigner le Sida va lui fournir une portion fait de mélange d’écorce de divers plante et de viande de chien. Elle décède après 3 mois sans avoir suivi le traitement antirétroviral.
« Le VIH est une maladie qui tue lorsqu’on est pas normalement suivi. Le VIH est une infection virale. Et pour combattre une infection virale il faut les antis viraux, notamment en ce qui concerne le VIH, les antirétroviraux. Aucun tradi praticien n’a jusqu’ici guérit le VIH de façon évident. Tous les tradi praticiens qui revendiquent guérir le VIH le disent dans la spéculation. »
Confirme en garde Dr. Abdoul Wahabou, coordonnateur du groupe technique régional de lutte contre le sida à l’occasion de la journée de lutte contre le Sida.
Comme Asta, plusieurs personnes vivent et meurs dans l’anonymat gardant le secret sur leur statut et en se fiant aux belles paroles des guérisseurs traditionnelles. Placée sous le thème « Mettre fin aux inégalités, mettre fin au Sida, mettre fin aux pandémies », la célébration de la journée mondiale de lutte contre le Sida ce 1er décembre a permis aux acteurs impliqués dans la lutte contre ce fléau de sensibiliser et de dépister plusieurs personnes.
Sur les sites de dépistages, en cas de séropositivité, la prise en charge est immédiate et surtout gratuite martèlent les agents sensibilisateurs. Avec un taux de prévalence de 4.1%, la région de l’Adamaoua est au-dessus de la moyenne nationale estimée à 2%. D’après les mêmes chiffres, les jeunes de 15 à 29 ans constituent la tranche d’âge la plus touché par l’épidémie du sida. Si l’on en croit le comité régional de lutte contre le sida, certaines victimes ont encore peur d’avouer leur séropositivité. Ce qui reste un frein à la prévention de la maladie.
Pour contrer sa propagation, le gouvernement camerounais a mis sur pieds une politique de gratuité des anti-rétroviraux qui reste la meilleure façon de lutter contre le sida. Malgré l’accès facile à ce traitement, de plus en plus de victimes choisissent de se tourner vers les tradi praticiens.
En dépit d’une véritable prise de conscience sur le sida perceptible au sein de la population, un vibrant appel à une synergie d’action a été lancé pour mettre fin à cette pandémie.