NONGNI Mathieu, coordonnateur du ProGPV-MAD (Gouvernance locale, Professionnalisation et Valorisation du secteur minier artisanal Développement).
Quels sont les axes du projet ProGPV-MAD ?
Le projet pour lequel nous sommes en train de travailler a trois grands axes prioritaires. Nous pouvons citer : la formation, la valorisation et la mise en œuvre à travers l’accompagnement des artisans miniers dans un certain nombre d’ouvrages communautaires. Il est donc question dans ce cadre, de former les artisans dans la valorisation des minéraux qu’ils exploitent. Parmi ces minéraux nous avons : le sable, les graviers, les moellons, la latérite. Il fallait donc former ces artisans pour extirper de leurs têtes l’idée selon laquelle, il faut vendre à tout prix à l’état nature afin de les amener à penser comment ils peuvent les transformer. Lorsqu’ils les transforment, cela conduit à une certaines valorisation. L’autre élément maintenant c’est au niveau de l’utilisation des outils de ces minéraux dans les ouvrages communautaires.
Parlez-nous des acquis sur le terrain
Nous avons accompagné dans chaque commune les artisans miniers dans la production des briquettes. Ils savent maintenant construire leurs salles de classe. A ce jour, nous avons deux salles de classe construites dans la région de l’Adamaoua à l’école publique de Sier à Martap et l’école publique de Karna Petel. Nous avons aussi construit avec les artisans miniers un poste de collecte de taxe au niveau de Wack. Un ouvrage qui va aider la commune à prélever les taxes sur les minéraux de développement.
Qu’en est-t-il de la pérennisation ?
A ce niveau, nous avons l’accompagnement des artisans à se mettre en GIC et la mise en place des plates-formes, qui sont des instances de gouvernance et d’interface de dialogue entre les différents artisans et puis les communes et les services déconcentrés de l’État. A côté de cela, nous allons mettre sur pied 5 unités pilotes de fabrication et de transformation de ces minéraux. Nous encourageons les artisans à créer eux même les petites unités de fabrication de parpaing ou de pavés.
Quelles sont les actions menées pour sécuriser les sites miniers ?
Pour que les sites ne soient pas accaparés par les populations, nous avons entrepris de mettre sur pied des zones d’exploitations artisanales à travers une concertation entre la commune, le Ministère de mines et les artisans miniers pour que ces zones soient délimitées et que ces zones permettent aux villageois d’exploiter chaque jour et à tout moment dans leur environnement immédiat.