Par une démarche pacifique et méthodique les enseignants ont lancé le mouvement “On a trop supporté” sans que l’État ne voit la pression venir. Le mouvement OTS dans l’optique de redonner sa dignité à l’enseignant camerounais a initié la “craie morte” sur l’étendue du territoire national afin de faire entendre raison aux autorités sur leur situation précaire qui n’a que trop duré. Fidèle à sa tradition, les réunions avec les hauts responsables du pays ont avorté d’une souris accompagnées au passage de frustrations et d’intimidations improductives. L’intelligence des enseignants a prévalu sur la dictature des autorités au vu du déroulement des actions. La protestation des
seigneurs de la craie est alors passée en mode substile et puissante pour faire fléchir le camps d’en face. “Le tour ci, on a pris le gouvernement par derrière. Pas de révolte dans les rues, pas d’attroupements pour attirer l’attention, pas de manifestations brutales, pas de siting devant les ministères, … On se présente normalement et physiquement dans nos lieux de service du matin jusqu’à la fin des cours, personne n’entre dans les salles pour dispenser un cours, … Le chef d’établissement est choqué jusqu’à il peut même pleurer, mais il va imposer quoi à qui ? Les DDES (Délégation départementale des enseignements secondaires) et DRES (Delegation regionale de enseignements secondaires) sont au courant, mais qui va obliger qui à prendre la craie ?”, explique un enseignant qui marque sa solidarité au mouvement.
Les enseignants pour cette ultime tentative de raisonnement des dirigeants avaient bien mûri leur coup. Cette fois le gouvernement ne les a pas vu venir; le cours de morale étant bien préparé par les seigneurs de la craie. L’attitude et la méthode a changé mettant à mal les humiliations de répressions habituelles. De la sorte, difficile d’envoyer les policiers, gendarmes et BIR brutaliser les enseignants dans les cours de récréation. Le mot d’ordre passe ainsi en douce. ” On va sauf que continuer comme ça jusqu’à ce que tous mes avancements “djoum”, jusqu’à dans mon salaire, jusqu’a tous mes jeunes collègues confirment le glissement de 2/3 à 3/3 du salaire, jouka on nous bye les do des corrections de la session 2021 avec avance même des corrections de 2022, je dis jouka tous nos problèmes trouvent solutions. Le tour ci, c’est le tour de notre tour. On avait même déjà trop supporté dis donc. Recevez les vives salutations d’un prof de maths à Maroua. OTS, ô bossô ! C’est ça qu’on appelle la violence-pacifique”, écrit Emilinda Wirkom
La réponse des enseignants à l’indifférence des autorités est donc claire : désobéissance civile ! Une solution scientifique trouvée à la brutalité des forces répressives. ” Fallait y penser plutôt…”, se réjouit un autre enseignant qui espère comme tous un dénouement salutaire. Entre temps l’OTS maintient la pression sur la craie.