Il est devenu la mascotte des enseignants grévistes. Le nommé Hamidou est sorti de l’irrégularité si l’on peut le dire. Le maître principal d’éducation physique formé au Centre National de la Jeunesse et des Sports (CENAJES) de Garoua travaillait depuis le 5 Mars 2012 sans matricule ni salaire. L’enseignant du Lycée de Beka dans la région du Nord a été intégré dans la fonction publique sur décision du ministre Joseph Lé. Le ministre de la fonction publique et de la réforme administrative a signé un arrêté qui rétablit ce travailleur dans ses droits le 24 Février 2022. Une issue heureuse dont le bénéficiaire a du mal à réaliser. Joint au téléphone par la rédaction de ChateauNews, Hamidou est encore sous le choc de l’émotion. « Je suis toujours surpris de ce qui m’arrive. Je ne peux que remercier les collègues enseignants et tous ceux qui ont oeuvré pour la régularisation de mon cas. Merci à l’OTS et à vous tous». Marqué par son abnégation comme on n’en connait que peu au Cameroun, le MINFOPRA lui a envoyé le même jour une « lettre de félicitations» dans laquelle il a salué sa « manière exemplaire de servir, en dépit des contraintes et conditions » qui entourent l’exercice de ses fonctions. Joseph Lé y relève son abnégation, son dévouement et son professionnalisme « sans faille » qui d’après lui suscitent l’admiration de sa hiérarchie et de ses élèves. Le ministre a adressé à Hamidou ses « vives et chaleureuses félicitations et l’exhorte à poursuivre dans la voie de l’excellence».
Le cas de Hamidou n’est pas isolé dans l’univers difficile des enseignants au Cameroun. Le professeur d’éducation physique et sportive peut s’estimer heureux d’avoir été révélé au public à la faveur du mouvement de grève enclenché par le collectif d’enseignants « On a trop souffert». Dans une vidéo Hamidou dit être « le seul cadre d’EPS de la 6ème jusqu’en terminale au lycée de Beka depuis 2012 jusqu’à ce jour. Il a confié avoir vécu depuis dix ans de l’agriculture et de l’élevage. ». Victime des tracasseries administratives, il avoue avoir pourtant constitué son dossier d’intégration à trois reprises sans suite. Il n’oubliera jamais ses camarades du collectif « On a trop souffert» qui ont changé le cours de sa carrière et de même la suite de sa vie. Reste plus qu’à espérer que le paiement de ses arriérés de 10 ans de salaire suive
rapidement pour qu’il en jouisse avec sa famille qui a traverseé l’orage de la misère de l’enseignement camerounais.
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