Merlin Dsadheu Tchinde est ici en compagnie de ses compatriotes dans le bus qui les ramène à Varsovie. Son premier trajet, il l’a fait avec sa voiture.”Faire sept heures de temps de route à l’aller avec le trafic, et sept heures de temps au retour, trois personnes, ce n’est pas suffisant. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de louer un bus de 50 places à ma charge pour déplacer le maximum de Camerounais possible, ou d’Africains”, affirme Merlin Dsadheu Tchinde à la BBC.M. Tchinde est d’origine camerounaise et vit depuis 2010 à Varsovie, la capitale polonaise.”J’ai réussi à déplacer 53 personnes”, explique-t-il.
Soutien aux réfugiés
C’est en s’informant sur la situation de ses compatriotes qu’il a appris que nombre d’entre eux sont bloqués à la frontière polonaise alors qu’ils tentaient de fuir l’invasion russe. Ces derniers ne disposaient pas de moyen de transport. “J’ai aussi été informé qu’il y a deux femmes enceintes, des enfants a bas âge et aussi des nouveau-nés. Ne pouvant pas attendre, j’ai pris l’initiative de louer un bus de 50 places pour me rendre du côté de la frontière polonaise, afin de transporter ces personnes à Varsovie pour que plusieurs associations puissent prendre soin d’elles”, explique-t-il. Merlin Dsadheu Tchinde et ses compatriotes
devant le bus.
Une fois arrivé à Varsovie, il cherche de l’aide pour la prise en charge des personnes qu’il a pu ramener. ”N’ayant pas suffisamment de capacité chez moi, puisque j’ai déjà suffisamment de personnes qui vivent chez moi, je me suis retourné vers des associations pour pouvoir donner des lieux de résidence à ces personnes ou d’autres Camerounais résidents déjà à Varsovie pour qu’ils puissent offrir, que ça soit une chambre, ou un matelas, c’est suffisant. Mais aussi des vêtements et tout ce qui est
nécessaire pour ces personnes”, confie-t-il. Il affirme avoir donné ce service à au moins une centaine de personnes.Indignation à propos du traitement des Africains coincés en Ukraine.Des milliers d’Africains vivent et étudient en Ukraine. Des pays comme le Ghana ont pu rapatrier certains de leurs ressortissants. Tous n’ont pas eu cette chance. Bien que M. Tchinde a réussi à apporter de l’assistance à ces Africains bloqués à la frontière polonaise, il continue à se faire du souci pour eux. Il révèle que la plupart d’entre eux sont encore déboussolés et ne savent pas encore de quoi sera fait leur avenir.
”À l’heure actuelle, la majorité d’entre eux, avait juste besoin de l’aide, ils ne parlaient pas de l’avenir, soit ils vont rentrer à la maison, soit ils vont rester dans un territoire de l’Union européenne juste pour s’abriter pendant deux ou trois nuits parce qu’ils ont passé trois jours au minimum chacun au niveau de la frontière ukrainienne dû aux embouteillages. iIs ont dormi à ciel ouvert dans le froid”, explique-t-il à la BBC.