Ce 10 mars 2022, au cours d’un simple contrôle de routine, les services de la Douane de l’Adamaoua ont mis la main sur un colis suspect contenant 10 mille comprimés de Tramadol de 200mg chacun. Le volume qui en dit long sur l’ampleur du trafic a été intercepté au poste contrôle de Wakwa. La marchandise frauduleuse et prohibée provenant du Nigeria et à destination de Yaoundé était soigneusement dissimulée dans un colis d’un bus de transport en commun. Le mérite revient à la Brigade Mobile des Douanes de Ngaoundéré conduite par l’adjudant principal des Douanes Abomo Eyebe qui a investi le bus avec ses hommes. La veille déjà, une cargaison de cinq mille comprimés de Tramadol de 200mg chacun a été saisie au poste de contrôle douanier de Selou-Semba, village situé dans l’arrondissement de Mbé à la lisière des régions de l’Adamaoua et du Nord. Après s’être arrêté au poste de contrôle, les douaniers montent à bord du bus, propriété de l’une des agences de transport interurbain les plus célèbres du pays. Ils s’aperçoivent rapidement que le gros porteur, transporte un colis de marchandise de toute autre nature. Notamment une cargaison de comprimés contrefaits.
Inquiétude sur le retour du Tramadol
Après une longue période de rupture de son approvisionnement sur le marché local, le regain du trafic de la célèbre pilule soulève des sérieuses inquiétudes. Les populations ont encore en mémoire, l’époque où les jeunes sous l’emprise du Tramadol faisaient régner les troubles. Ils avaient pris en otage la ville de Ngaoundéré, multipliaient les agressions, provoquaient des accidents de circulations et semaient la panique. Le fléau de la dépendance qui faisait des vagues avait alors gagné la population jeune. Suffisant pour que sa réapparition soit considérée comme « une menace à la sérénité et la quiétude des habitants ».
Quatre milliards
Le Tramadol fait partie de la famille des médicaments de la rue non homologués qui jonchent les rues de Ngaoundéré, présente un manque à gagner pour les pharmacies classiques. « Le manque à gagner est très important pour les pharmacies. Il y’a des pharmacies qui ont fermé dans la ville où dans les autres villes de l’Adamaoua, parce qu’ils n’arrivent pas à vendre les produits pharmaceutiques qu’ils ont dans leurs rayons. Ce qui représente un manque à gagner important mais qui n’a pas été chiffré. Sur le plan national il existe des chiffres, on parle de plus de 4 milliards de produits pharmaceutiques non homologués qui sont vendus sur le territoire.» fait savoir Boulé Boukary Président de l’ordre des pharmaciens de l’Adamaoua.
Fin de l’état de grâce
Le circuit d’approvisionnement du Tramadol est essentiellement assuré par le Nigéria; les trafiquants profitant de la porosité des frontières. Il est vendu au nez et à la barbe de l’administration par les vendeurs des médicaments de la rue, de véritables pharmacies trottoir. L’état de grâce qui risque de prendre fin a été favorisé par la bonne coopération entre les services de sécurité aux frontières qui luttent contre l’insécurité transfrontalière. Malgré une trêve marquée par une envolée du prix du Tramadol qui a atteint des sommets, la pilule avait couté 1000frs, la capacité de nuisance de ce stupéfiant reste reste intacte; Ngaoundéré étant un terrain fertile de médicament de la rue. La douane qui est le gendarme de la protection de l’espace économique qui poursuit sans relâche sa mission se positionne comme le véritable rempart pour neutraliser ce trafic clandestin.
