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Pourquoi est-il plus difficile de soustraire que d’additionner ?

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Pourquoi est-il plus difficile de soustraire que d'additionner ?

Qui n’a jamais pesté sur une soustraction récalcitrante ? Additionner semble naturel, instinctif. Soustraire, en revanche, requiert souvent une concentration accrue. Mais pourquoi donc est-il plus difficile de soustraire que d’additionner ? Selon plusieurs études, notamment celles menées par Catherine Thevenot, la réponse se trouve dans les mécanismes cognitifs et les méthodes d’apprentissage que nous allons explorer ensemble.

Les fondements cognitifs de l’addition et de la soustraction

L’initiation aux chiffres

Dès le plus jeune âge, les enfants apprennent les chiffres par ordre croissant. C’est une méthode intuitive qui reflète notre perception linéaire du temps ou de l’espace. En conséquence, il est alors plus facile pour eux d’ajouter des chiffres puisqu’ils peuvent simplement poursuivre la séquence numérique qu’ils ont mémorisée.

Soustraction : une opération moins intuitivement maîtrisée

En revanche, la soustraction est souvent perçue comme un processus plus complexe. En effet, elle nécessite de revenir en arrière dans cette séquence numérique acquise, ce qui peut être déroutant pour le cerveau enfantin. Ainsi, enlever ne devient pas aussi naturel que rajouter.

Maintenant que nous avons établi ces bases cognitives fondamentales relatives à l’addition et à la soustraction, nous pouvons approfondir davantage ces concepts en nous tournant vers les méthodes d’apprentissage des mathématiques.

L’apprentissage des mathématiques : pourquoi additionnons-nous plus aisément ?

La structuration des programmes scolaires

De manière générale, l’addition est introduite et pratiquée bien avant la soustraction dans le cursus scolaire. Cette priorisation, en combiné avec la verbalisation croissante des chiffres, renforce la facilité de réaliser des additions.

L’habituation à l’addition

Pour complexifier davantage la situation, lorsqu’un individu est confronté à une opération de soustraction, il a souvent tendance à effectuer une addition inversée. Cela souligne encore une fois la prédominance cognitive de l’addition sur la soustraction.

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Ces facteurs pédagogiques nous permettent de comprendre pourquoi additionner semble plus naturel que soustraire. Toutefois, pour mieux cerner ce phénomène, creusons un peu plus du côté des mécanismes cérébraux.

Comprendre les mécanismes cérébraux derrière la soustraction

Fonctionnement du cerveau face aux chiffres

Des études récentes suggèrent que notre cerveau traite différemment les additions et les soustractions. En effet, il semblerait que ces deux types d’opérations sollicitent plusieurs zones neuronales distinctes. Ce qui rendrait donc l’une des deux opérations plus ardue à réaliser que l’autre.

Le rôle des neurones miroirs

Les neurones miroirs, qui jouent un rôle important dans l’apprentissage par imitation, seraient également impliqués. Lorsqu’on effectue une addition, ces neurones s’activent de manière linéaire et progressive, ce qui n’est pas le cas lors d’une soustraction. Cette activation différente pourrait expliquer pourquoi la soustraction est souvent perçue comme une tâche plus difficile.

Ainsi, il semblerait que notre cerveau soit biologiquement prédisposé à favoriser l’addition au détriment de la soustraction. Cependant, cela ne signifie pas qu’il faille se résigner face à cette difficulté apparente. Au contraire, elle nous incite à réfléchir sur la complexité intrinsèque qui différencie ces deux opérations mathématiques.

La complexité intrinsèque de la soustraction par rapport à l’addition

Une logique mathématique différente

L’addition obéit à une logique mathématique simple et universelle : les éléments sont rassemblés en un tout cohérent. En revanche, la soustraction nécessite d’enlever une partie d’un ensemble pour obtenir un reste inconnu. Cette démarche peut être source de confusion et donc augmenter la difficulté perçue.

L’épreuve des nombres négatifs

D’autre part, l’introduction des nombres négatifs dans les opérations de soustraction constitue un autre niveau de complexité. En effet, cette notion peut être difficile à appréhender pour certains, notamment dans le cadre d’opérations où l’on doit soustraire un nombre plus grand d’un nombre plus petit.

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Face à cette complexité intrinsèque, il convient alors de réfléchir aux stratégies pédagogiques les plus appropriées pour mieux appréhender la soustraction.

Stratégies pédagogiques pour faciliter l’apprentissage de la soustraction

La méthode de Singapour

Pour faciliter les soustractions, certaines méthodes comme celle de Singapour préconisent d’additionner l’opposé du nombre à soustraire. Par exemple, pour résoudre (-13) – (-9), on remplace (-9) par (9) pour obtenir (-4). Cette technique aide à développer un raisonnement mathématique efficace et rapide.

L’introduction d’exercices variés dès le plus jeune âge

Afin de renforcer les compétences numériques des enfants dès leur plus jeune âge, il est essentiel d’introduire des activités variées comme la résolution de petits problèmes d’anticipation ou encore la récitation de la comptine numérique à l’envers. Ces exercices contribuent à une meilleure compréhension et maîtrise des opérations arithmétiques dont la soustraction.

Cet article a donc dressé un panorama des raisons expliquant pourquoi nous trouvons souvent plus difficile le procédé de soustraction par rapport à celui de l’addition. Nous avons exploré les fondements cognitifs, les méthodes d’apprentissage et la complexité intrinsèque qui différencient ces deux opérations mathématiques. Enfin, nous avons proposé des pistes pour améliorer l’apprentissage de la soustraction grâce à diverses stratégies pédagogiques. Ainsi, même si la soustraction peut sembler plus ardue que l’addition, il est tout à fait possible de l’apprivoiser avec un peu de patience et de pratique.

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