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Les réseaux sociaux, omniprésents dans notre quotidien, ont un impact profond sur la santé mentale des jeunes, et plus particulièrement sur le développement de troubles des conduites alimentaires (TCA). Ces plateformes, en glorifiant la maigreur et en véhiculant de fausses informations en nutrition, aggravent une situation déjà préoccupante. Leurs effets dévastateurs ne se limitent pas à l’apparition des troubles, mais compliquent également la guérison des personnes touchées. Comment ces espaces virtuels, censés être des lieux de partage et d’information, deviennent-ils des pièges pour une jeunesse vulnérable?
Les réseaux sociaux, catalyseurs des troubles alimentaires
Les réseaux sociaux jouent un rôle de catalyseur dans le développement des TCA chez les jeunes. Selon Carole Copti, diététicienne-nutritionniste, ils sont devenus un facteur déclencheur et un obstacle à la guérison. Pour des milliers de jeunes, ces plateformes contribuent à la propagation de normes inatteignables de beauté et de minceur. La promotion insidieuse d’une silhouette filiforme et d’une alimentation ultra-contrôlée sème le doute et l’insécurité chez ceux déjà fragiles. Nathalie Godart, psychiatre, souligne que bien que les TCA aient des causes multifactorielles, l’influence des réseaux sociaux est indéniable et souvent la goutte d’eau qui fait déborder le vase. La tendance #skinnytok, par exemple, regorge de messages dangereux incitant à réduire drastiquement son alimentation, exacerbant ainsi la vulnérabilité des jeunes.
La banalisation des comportements dangereux
Sur ces plateformes, des comportements dangereux liés aux TCA sont souvent banalisés et même encouragés. Charlyne Buigues, infirmière spécialisée, dénonce la mise en avant de contenus où des jeunes filles souffrant d’anorexie mentale exposent leur maigreur. Ces vidéos sont souvent accompagnées de conseils sur l’utilisation de laxatifs ou de vomissements pour perdre du poids, actes qui peuvent mener à des complications graves telles que des arrêts cardiaques. Les réseaux sociaux deviennent ainsi une porte d’entrée vers ces troubles, où la quête de validation par les ‘likes’ et les abonnés entretient un cercle vicieux de déni et de souffrance. Ce phénomène est d’autant plus alarmant que certains contenus sont monétisés, créant un système pervers où la maladie devient une source de revenus.
La désinformation nutritionnelle, un obstacle à la guérison
Les fausses informations en nutrition qui circulent sur les réseaux sociaux compliquent le processus de guérison. Carole Copti explique que lors des consultations, elle doit constamment batailler contre des idées reçues tenaces. Les jeunes sont persuadés de pouvoir survivre avec un régime de 1.000 calories par jour, bien en dessous de leurs besoins nutritionnels réels. Cette désinformation est renforcée par des ‘pseudo-coaches’ qui diffusent des conseils aberrants, souvent considérés comme de l’exercice illégal de la nutrition. Nathalie Godart alerte sur le poids de ces influenceurs dont la parole semble avoir plus d’impact que les recommandations institutionnelles. La lutte pour véhiculer des messages simples et fiables sur l’alimentation devient un véritable défi.
Comment protéger les jeunes utilisateurs?
Face à ces dangers, des mesures doivent être prises pour protéger les jeunes utilisateurs des réseaux sociaux. Charlyne Buigues, active sur Instagram, passe son temps à signaler des contenus problématiques, bien que les résultats soient souvent décevants. Elle conseille parfois à ses patients de supprimer certaines applications comme TikTok, jugées trop dangereuses tant que les utilisateurs ne sont pas mieux informés. Des initiatives comme la ligne d’écoute Anorexie Boulimie Info sont essentielles, mais insuffisantes. Il est crucial d’éduquer les jeunes sur les risques des plateformes et de promouvoir une utilisation saine et critique des réseaux sociaux. Comment la société peut-elle donc intervenir pour transformer ces espaces numériques en lieux sécurisés et bienveillants?
Les réseaux sociaux, en dépit de leurs aspects positifs, présentent des dangers réels pour la santé mentale et physique des jeunes. Les TCA, déjà une cause majeure de mortalité prématurée, sont exacerbés par ces plateformes. Il est impératif de prendre conscience de l’influence de ces médias et de travailler à des solutions durables. Comment pouvons-nous responsabiliser ces plateformes et éduquer les jeunes pour faire des réseaux sociaux un outil de bien-être plutôt qu’un facteur de risque?
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Merci pour cet article. Il est temps que les réseaux sociaux assument leur part de responsabilité !
C’est triste de voir à quel point ces plateformes peuvent détruire des vies. 😢
Pourquoi ne pas interdire ces contenus dangereux sur les réseaux sociaux?
Les jeunes doivent être mieux informés, mais comment pouvons-nous faire ça efficacement?
Je ne savais pas que la désinformation nutritionnelle était si répandue. 😮
Faudrait arrêter de blâmer les réseaux sociaux pour tout, non? 🤔