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La cohabitation entre les éleveurs de rennes finlandais et l’armée devient de plus en plus complexe dans l’Arctique. Depuis que la Finlande a rejoint l’Otan et renforcé sa coopération militaire, la présence de manœuvres militaires dans les zones d’élevage de rennes perturbe le quotidien des éleveurs. Cette situation engendre des difficultés économiques pour ces communautés, dont la subsistance dépend largement de l’élevage de rennes. Les éleveurs s’inquiètent des conséquences à long terme sur leur activité, tandis que l’armée affirme prendre en compte leurs besoins. Cette tension met en lumière les défis auxquels sont confrontés les autochtones dans un contexte de militarisation croissante.
La montée en puissance de l’activité militaire
Depuis l’adhésion de la Finlande à l’Otan en 2023, l’activité militaire dans le nord du pays a considérablement augmenté. Le champ d’entraînement de Rovajärvi, d’une superficie de 1.070 km², est devenu un site stratégique pour les exercices militaires en raison de sa proximité avec la Russie. Les forces armées finlandaises, en collaboration avec des alliés internationaux, y mènent des manœuvres régulières. En 2024, la Finlande a participé à 103 exercices militaires, une augmentation par rapport à l’année précédente. Cette intensification des activités militaires s’explique par la détérioration de la situation sécuritaire en Europe de l’Est, notamment en Ukraine. Le champ de tir de Rovajärvi offre des conditions idéales pour l’entraînement, grâce à son terrain varié et son climat extrême, mais cette expansion militaire n’est pas sans conséquence pour les éleveurs de rennes locaux.
Impacts sur les éleveurs de rennes
Les éleveurs de rennes comme Kyösti Uutela et Riikka Poropudas ressentent durement l’impact des exercices militaires sur leur activité. Les manœuvres détruisent les pâturages de lichen, essentiels à l’alimentation des rennes, et perturbent les animaux. De plus, la présence de milliers de soldats et de véhicules militaires dégrade les terres et empêche les rennes de paître librement. Les éleveurs sont contraints de nourrir leurs troupeaux dans des zones clôturées, augmentant les coûts et réduisant les revenus. La culture sami, profondément liée à l’élevage de rennes, est menacée par ces transformations. Les éleveurs craignent que la militarisation accrue de leurs territoires ne rende impossible la pratique de leur mode de vie traditionnel.
Des efforts de concertation insuffisants
Malgré les assurances de l’armée finlandaise, qui affirme prendre en compte les besoins des éleveurs dans sa planification, les éleveurs de rennes estiment que la concertation est insuffisante. Les exercices militaires, parfois annoncés tardivement, ne laissent pas suffisamment de temps aux éleveurs pour s’adapter. Un exercice international en 2023 a été particulièrement mal perçu, car les éleveurs n’avaient pas été informés à l’avance. La dégradation des pâturages et le manque de communication exacerbent les tensions entre les éleveurs et l’armée. Les représentants sami rappellent que les populations autochtones ont le droit à un consentement préalable et éclairé pour toute activité impactant leurs territoires.
Vers une coexistence pacifique ?
La situation actuelle pose la question de la coexistence pacifique entre l’activité militaire et les pratiques traditionnelles des éleveurs de rennes. Pour préserver cette coexistence, il est essentiel d’améliorer la communication et de garantir les droits des populations autochtones. Des solutions comme la délimitation de zones protégées ou l’élaboration de calendriers d’exercices adaptés aux besoins des éleveurs pourraient être envisagées. Le défi est de trouver un équilibre entre les impératifs de sécurité nationale et la préservation des modes de vie traditionnels. Comment la Finlande peut-elle concilier ces intérêts divergents et assurer un avenir serein pour les éleveurs de rennes et les communautés autochtones ?
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La situation semble vraiment compliquée pour les éleveurs de rennes. 😟 Y a-t-il des solutions en vue ?
Pourquoi l’armée ne peut-elle pas trouver des terrains d’entraînement ailleurs ?
Merci pour cet article très informatif sur la situation en Finlande !
Est-ce que l’OTAN a des plans pour aider les éleveurs de rennes ?
J’espère que les éleveurs pourront trouver un compromis avec l’armée. Sinon, ça risque de devenir invivable. 😕
Les rennes doivent être stressés par tout ce bruit et mouvement. Pauvres bêtes !
C’est vraiment dommage de voir les traditions autochtones menacées par la militarisation. 😢