EN BREF |
|
Le Chili, avec ses vastes côtes s’étendant sur 6 000 km, joue un rôle majeur dans l’industrie mondiale de la pêche. Cependant, la situation actuelle du merlu met en lumière les défis rencontrés par les politiques de gestion durable des ressources marines. Les pêcheurs locaux, qui dépendent lourdement de cette ressource, se retrouvent souvent avec des cales vides, une réalité qui souligne les effets dévastateurs de la surpêche et des pratiques industrielles. Ce texte explore les raisons de ce déclin, les mesures prises par le Chili pour tenter de renverser la tendance, et les perspectives d’avenir pour cette espèce emblématique.
Le déclin alarmant du merlu chilien
Le merlu du Pacifique Sud, ou Merluccius gayi, occupe une place centrale dans la pêche artisanale chilienne. Selon l’Institut de développement de la pêche (Ifop), sa population a chuté de 70 % au cours des deux dernières décennies. Cette baisse dramatique met en péril les moyens de subsistance de quelque 4 000 petits pêcheurs qui dépendent directement de cette espèce. Les effets de la surpêche sont amplifiés par la concurrence déloyale de la pêche industrielle, qui utilise le chalutage de fond, une méthode particulièrement destructrice. Les tentatives de reconstitution de cette population se heurtent donc à des pratiques qui continuent d’épuiser les océans. L’introduction de quotas plus stricts vise à limiter les captures, mais malgré ces efforts, la biomasse du merlu a encore reculé de 17 % entre 2023 et 2024. Les préoccupations grandissent face à l’incertitude quant à l’efficacité des mesures actuelles pour inverser cette tendance.
Les enjeux économiques et sociaux
L’impact de la raréfaction du merlu va bien au-delà des considérations environnementales. La dépendance économique à cette espèce est significative, tant pour les pêcheurs artisanaux que pour les entreprises industrielles. Marcel Moenne, directeur de PacificBlu, souligne que toute nouvelle réduction des quotas pourrait mettre en péril les 3 200 emplois de son entreprise. Cette situation délicate illustre le dilemme auquel est confronté le Chili : comment concilier la durabilité environnementale avec la viabilité économique ? Le Parlement a récemment décidé d’augmenter la part des quotas alloués à la pêche artisanale de 40 % à 45 %, réduisant ainsi celle de la pêche industrielle. Cependant, cette réallocation des ressources pourrait ne pas suffire à résoudre le problème si les autres facteurs de déclin ne sont pas également traités.
Les facteurs multiples du déclin
Le déclin du merlu est le résultat d’une combinaison complexe de facteurs biologiques, humains et environnementaux. Les experts, comme Patricio Galvez de l’Ifop, mentionnent le changement climatique, la pêche illégale, l’insuffisance des quotas, et même le cannibalisme au sein de l’espèce. Ces éléments s’entremêlent pour créer un contexte difficilement maîtrisable. L’influence du changement climatique est particulièrement préoccupante, avec des migrations des populations de merlu vers le sud et des modifications dans leurs habitudes de reproduction. Par ailleurs, la pêche illégale reste un problème majeur, avec 58 tonnes de merlu saisis en 2023. Les autorités chiliennes s’efforcent de renforcer les contrôles, mais la vente de merlus sur les marchés informels complique leur tâche.
Facteurs de déclin | Impact |
---|---|
Changement climatique | Migrations vers le sud, altération des cycles de reproduction |
Pêche illégale | 58 tonnes saisies en 2023 |
Cannibalisme | Complication de la reconstitution des stocks |
Les efforts de conservation et l’avenir
Face à ces défis, le Chili continue de promouvoir des mesures de conservation ambitieuses. Plus de 40 % de ses eaux sont désormais classées en aires marines protégées. Le pays a également signé le traité des Nations unies pour la protection de la haute mer, témoignant de son engagement envers la durabilité. Cependant, ces initiatives doivent être renforcées par une coopération internationale accrue et une application rigoureuse des lois existantes. Le Chili espère que Valparaiso deviendra le futur siège du traité, ce qui soulignerait son rôle de leader dans la protection des océans. La question demeure néanmoins : ces efforts seront-ils suffisants pour garantir la survie du merlu dans les eaux chiliennes ?
Alors que le Chili s’efforce de trouver un équilibre entre conservation et développement économique, la survie du merlu dépendra des actions coordonnées à l’échelle nationale et internationale. Les enjeux sont grands, et les solutions doivent être innovantes et collaboratives. Quel sera l’avenir de cette espèce cruciale pour l’économie locale, et comment le Chili parviendra-t-il à concilier ses ambitions environnementales avec les réalités économiques pressantes ?
Ça vous a plu ? 4.6/5 (28)
Pourquoi ne pas interdire complètement la pêche industrielle du merlu pour le protéger ? 🤔
Merci pour cet article éclairant sur un sujet si crucial. 🌊
Les quotas sont une bonne idée, mais est-ce vraiment suffisant pour sauver le merlu ?
Je suis sceptique quant à l’efficacité des aires marines protégées. Quelqu’un a des données à ce sujet ?
Le cannibalisme chez les merlus ? On en apprend tous les jours ! 😂
C’est triste de voir que le changement climatique affecte même les populations de poissons. 😢
Bravo au Chili pour ses efforts de conservation, mais il faut en faire encore plus !
Les pêcheurs artisanaux devraient être mieux soutenus par le gouvernement.