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Dans un monde où les enjeux climatiques sont cruciaux, deux amies trentenaires se sont lancées dans une aventure audacieuse : capturer le carbone à bord des navires. Alisha Fredriksson et Roujia Wen, co-fondatrices de la startup britannique Seabound, ont développé un système innovant qui pourrait bien transformer l’industrie maritime. Leur projet, déjà remarqué pour le prix du « jeune inventeur de l’année », propose une solution ingénieuse pour lutter contre le réchauffement climatique. Dans l’atelier du nord de Londres, leur prototype simule le fonctionnement d’un navire, capturant le carbone avant qu’il ne soit relâché dans l’atmosphère. Cette avancée technologique pourrait bien être la clé d’un avenir plus durable.
Un prototype révolutionnaire dans le nord de Londres
Le prototype développé par Seabound est un véritable concentré de technologie. Situé dans un atelier du nord de Londres, il ressemble à une usine miniature avec son réseau complexe de tuyaux et de conteneurs. Alisha Fredriksson et son équipe ont recréé les conditions d’un navire en mer, simulant la combustion de fioul pour capter le carbone émis. Le processus commence par l’acheminement du gaz d’échappement à travers le système, où l’air pollué est filtré pour capturer le CO2. Le gaz résiduel est ensuite relâché dans l’atmosphère, mais le CO2 est retenu grâce à des galets de chaux performants.
Ces granulés de chaux, que l’entreprise perfectionne continuellement, jouent un rôle crucial. Ils agissent comme une véritable « éponge à CO2 », absorbant le carbone pour le transformer en calcaire par carbonatation. Ce procédé, bien que complexe, est rendu accessible par la simplicité et le faible coût des matériaux utilisés. Selon Glexer Corrales, ingénieur chimiste chez Seabound, la chaux est non seulement efficace, mais aussi facilement disponible, ce qui constitue un avantage significatif pour le projet.
Une technologie adaptée à tous les types de navires
L’un des atouts majeurs du système de Seabound est son adaptabilité. Conçu pour être installé sur différents types de navires, il requiert un minimum de personnalisation, ce qui facilite son intégration dans l’industrie maritime. Alisha Fredriksson, passionnée par les énergies renouvelables depuis sa jeunesse, a su tirer parti de son expertise pour développer cette technologie innovante. Sa connaissance approfondie du secteur lui a permis de surmonter les défis liés à la sécurité en mer, un aspect souvent négligé dans les projets de capture de carbone.
Contrairement aux technologies de capture du carbone utilisées à terre, principalement dans les industries lourdes, le système de Seabound a été spécialement conçu pour fonctionner efficacement en milieu marin. Lors d’un test réalisé en 2023 par Lomarlabs, le dispositif a démontré sa capacité à capter jusqu’à 78% du CO2 émis, dépassant ainsi les attentes et prouvant sa viabilité. Ce succès confère à Seabound un avantage compétitif indéniable dans le domaine de la décarbonation maritime.
Impact économique et réglementation maritime
Le secteur maritime est responsable de 3% des émissions mondiales de CO2, un chiffre qui a poussé l’Organisation maritime internationale (OMI) à envisager des mesures drastiques. Dès 2028, une taxe de 380 euros par tonne de CO2 excédentaire sera imposée aux navires dépassant un certain seuil d’émissions. Cette réglementation crée une opportunité pour Seabound, dont le système pourrait permettre aux armateurs d’éviter ces coûts additionnels.
En facturant 150 euros par tonne de CO2 captée, Seabound propose une solution économiquement viable pour les entreprises maritimes. Le potentiel commercial de cette technologie est immense, d’autant que l’OMI explore des options pour réutiliser le calcaire généré. Une des pistes envisagées consiste à revendre le carbone capturé à des entreprises spécialisées dans la production de carburants à partir de CO2, offrant ainsi une seconde vie à ce déchet initialement perçu comme problématique.
Vers une reconnaissance internationale
Le chemin parcouru par Alisha Fredriksson et Roujia Wen est impressionnant. Leur projet, déjà en lice pour le prix du jeune inventeur de l’année décerné par l’Office européen des brevets (OEB), pourrait recevoir une reconnaissance internationale. Cette distinction serait un tremplin pour Seabound, renforçant sa crédibilité et sa visibilité sur la scène mondiale. Leur objectif est clair : transformer la manière dont l’industrie maritime perçoit et gère les émissions de carbone.
En parallèle, Alisha Fredriksson n’oublie pas ses débuts dans une entreprise de carburants à base de CO2, une expérience qui lui a ouvert les yeux sur les défis et les opportunités du marché. En remportant ce prix, elle espère attirer l’attention sur l’importance de la décarbonation du transport maritime et encourager d’autres innovations dans ce domaine crucial pour notre planète.
Alors que le verdict du prix du jeune inventeur de l’année approche, une question demeure : comment cette technologie innovante de capture de carbone va-t-elle transformer l’industrie maritime et quels seront ses impacts à long terme sur notre environnement ?
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Wow, capturer 78% des émissions de CO2, c’est incroyable ! 🌍
Est-ce que cette technologie pourrait être utilisée pour d’autres types de transports, comme les avions ?
Bravo à Seabound pour cette innovation, c’est un vrai changement pour l’industrie maritime.
Je me demande si le calcaire produit peut être utilisé dans d’autres industries.
Pourquoi n’avons-nous pas pensé à ça plus tôt ? C’est une idée brillante ! 😊