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Les avancées en neurosciences continuent de surprendre avec des découvertes qui pourraient transformer la compréhension et le traitement des maladies neurodégénératives. Une étude récente s’intéresse au lemborexant, un somnifère courant, qui semble offrir une protection contre les effets dévastateurs de la maladie d’Alzheimer. Cette recherche, menée sur des souris, ouvre la porte à des perspectives thérapeutiques novatrices en montrant que ce médicament peut réduire l’accumulation de la protéine tau, un élément clé dans la progression de la maladie. Découvrons comment cette découverte prometteuse pourrait influencer l’approche des traitements actuels.
Le lemborexant : un somnifère aux propriétés neuroprotectrices
Le lemborexant, commercialisé sous le nom de Dayvigo, est reconnu pour ses propriétés somnifères. Cependant, des recherches récentes ont révélé qu’il possède également des propriétés neuroprotectrices. En effet, ce médicament semble limiter l’accumulation de la protéine tau dans le cerveau, une protéine associée à plusieurs maladies neurodégénératives, dont la maladie d’Alzheimer. Cette accumulation est généralement accompagnée d’une inflammation cérébrale et d’une dégénérescence neuronale.
Le rôle de la protéine tau est crucial pour le soutien de l’architecture neuronale. Elle assure la stabilité des microtubules par l’ajout de groupes phosphates. Cependant, lorsque cette action est excessive, la protéine tau se transforme en enchevêtrements toxiques, déclenchant une inflammation cérébrale. L’étude a démontré que le lemborexant pouvait réduire ces enchevêtrements, préservant ainsi le volume de l’hippocampe chez les souris traitées.
Des résultats prometteurs chez les souris
L’étude menée en partenariat avec le laboratoire japonais Eisai a mis en évidence des résultats encourageants. Les souris traitées au lemborexant présentaient des volumes hippocampiques supérieurs de 30 à 40 % par rapport à celles traitées avec d’autres somnifères comme le zolpidem, ou à celles du groupe témoin. Cette observation est significative car la perte de volume de l’hippocampe est souvent corrélée à l’avancement de la neurodégénérescence.
Le lemborexant agit en inhibant les récepteurs de l’orexine, une neuropeptide clé dans la régulation du cycle veille-sommeil. Contrairement à d’autres somnifères qui altèrent la coordination motrice, le lemborexant n’a pas cet effet indésirable. Cela en fait un candidat particulièrement intéressant pour le traitement des troubles du sommeil chez les personnes âgées souffrant de troubles cognitifs.
Différences de réponse selon le sexe
Un aspect intrigant de l’étude est que les effets bénéfiques du lemborexant se sont limités aux souris mâles. Cette différence pourrait s’expliquer par une moindre sévérité des lésions initiales chez les femelles, rendant les effets du traitement moins perceptibles. Cette observation soulève des questions importantes sur les différences biologiques entre les sexes dans la réponse aux traitements des maladies neurodégénératives.
Les chercheurs souhaitent explorer ces différences plus en profondeur pour comprendre comment le sexe influence l’efficacité des traitements. Cette compréhension pourrait mener à des thérapies plus personnalisées et efficaces. Le lemborexant pourrait ainsi être utilisé seul ou en combinaison avec d’autres traitements pour maximiser ses effets bénéfiques.
Vers une nouvelle approche thérapeutique
L’étude du lemborexant pourrait marquer un tournant dans le traitement de la maladie d’Alzheimer. Alors que les traitements actuels, notamment les anticorps anti-amyloïde, offrent une efficacité limitée, l’intégration de somnifères aux propriétés neuroprotectrices pourrait représenter une avancée significative. En réduisant l’inflammation et l’accumulation de tau, le lemborexant pourrait ralentir la progression de la maladie.
Cette recherche incite à reconsidérer l’usage de médicaments existants pour de nouvelles indications, un domaine souvent sous-estimé mais potentiellement riche en découvertes. L’association de traitements ciblant différentes protéines associées aux maladies neurodégénératives pourrait offrir de nouvelles perspectives pour les patients. Comment cette approche combinée influencera-t-elle le futur des traitements contre la maladie d’Alzheimer et autres tauopathies ?
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Wow, qui aurait pensé qu’un somnifère pourrait aider contre l’Alzheimer ? 😮
Est-ce que ce traitement sera bientôt disponible pour les humains ?
Merci pour cette découverte incroyable, ça donne de l’espoir !
Seulement les souris mâles ? Pourquoi pas les femelles ? 🤔
J’espère que ça ne va pas coûter une fortune…